Église

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Église des Bréseux, orgue et vitraux


•   L'Église des Bréseux, hameau franc-comtois (département du Doubs), proche de la frontière suisse, est un lieu magique pour tous les amateurs d'art et de vitraux. Cette église possède encore son toit de pierre ("laves calcaires").
Ce sanctuaire serait resté probablement dans un certain anonymat sans la volonté de deux Abbés qui avaient refusé de revêtir leur Église de vitraux "tout faits". Les Abbés Comment et Ledeur pensèrent, en 1947, que le peintre Alfred Manessier, connu depuis une exposition à Paris, pourrait créer de beaux vitraux pour l'Église des Bréseux.
Inauguration des vitraux se déroula en décembre 1950.
Pour bien des historiens de l'art sacré religieux, l'expérience de l'Église des Bréseux est unique, et a déclenché, après la guerre, l'expansion future de la pose de vitraux d'art dans les églises en France. Cette expérience fut également à l'origine de la pose de vitraux sacrés contemporains dans le Jura suisse.
On trouve des vitraux de Manessier à l'église St-Bénigne de Pontarlier (Doubs), mais aussi à l'église N.-Dame à Moutier (Suisse), ainsi qu'à la cathédrale St-Nicolas de Fribourg (Suisse).

•   L'Orgue des Bréseux : outre son prestigieux patrimoine de vitraux, l'Église des Bréseux possède également un petit orgue.

Les vitraux :
L’église des Bréseux marque une étape importante dans l’évolution de l’art moderne.
En 1947, l’abbé Comment, curé des Bréseux, demanda conseil auprès du chanoine Ledeur président de la commission d’art sacré du diocèse de Besançon pour mettre en place des vitraux dans son église.
Le chanoine Ledeur se rend à Paris accompagné de François Mathey, alors inspecteur des Monuments Historiques pour rencontrer le peintre Alfred Manessier et lui demander de réaliser des vitraux pour la petite église des Bréseux.
Le peintre leur rappelle que sa peinture est résolument non-figurative et leur avoue n’avoir jamais fait de vitraux.
Convaincu, l’artiste accepte, il rencontre le maitre verrier François Lorin et le coloriste Coudard qui le confortent dans ses choix de ne pas utiliser de grisaille, couleur peinte et cuite sur un verre coloré, mais de créer ses œuvres avec des verres purs.
Manessier se rend aux Bréseux à l’automne 1947, il est impressionné par le paysage et la lumière du Haut Doubs et rapidement, les sujets s’imposent à lui dans un style non-figuratif.
Puis tout va très vite :
La confection des vitraux est confiée aux ateliers Lorin et la confection des ferrures et barlotières pour recevoir les vitraux est confiée à Mr Sandoz, maréchal ferrant installé aux Bréseux.
En 1948 pose des deux vitraux du chœur : Paysage bleu » inspiré des forêts de sapins, « paysage doré » évoquant les forêts de feuillus.
En 1949, pose des vitraux de la Vierge et de Ste Agathe.
En 1950, pose des vitraux de la Pénitence, du Baptême et de la rosace en tribune près de l’orgue.
L’art non figuratif entre pour la première fois dans un  édifice sacré.
Les premiers vitraux d’Alfred Manessier, réalisés aux Bréseux, ouvrent la voie à l’art abstrait dans l’art sacré contemporain.
(A voir : l’exposition permanente « L’église et les vitraux de Manessier » mise en place dans la belle cave voutée de l’ancienne cure, visite libre tous les jours de 9h à 18h).